LE CALCUL RÉNAL QUI, QUOI, POURQUOI ?

Le calcul rénal et urétéral, que nous appelons « lithiase urinaire » dans notre jargon, est l'une des pathologies les plus anciennes en médecine et la plus fréquente en urologie. C’est aussi une des plus douloureuses. J’ai choisi d’en faire ma spécialité

QUI  ?

Les calculs rénaux touchent 5 % à 10 % de la population ; ils se situent plus souvent dans le rein gauche que le rein droit. Deux fois plus fréquents chez l’homme que chez la femme, les calculs rénaux surviennent généralement entre 30 et 50 ans. Plus de la moitié des personnes qui ont eu un calcul rénal vont présenter une récidive dans les 10 ans qui suivent la première crise. La prévention est donc un facteur important.

QUOI ?

Les calculs rénaux sont des cristaux durs qui se forment dans les reins ou les voies urinaires, la vessie, l’urètre ou les uretères. Leur taille peut aller de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Dans la plupart des cas, ils restent à l’intérieur d’un rein et sont éliminés spontanément mais s’ils passent dans les uretères, des canaux de tout petit diamètre situés entre les reins et la vessie, ils peuvent facilement l’obstruer entrainant de vives douleurs. C’est ce qu’on appelle la colique néphrétique.

POURQUOI ?

Les calculs sont le résultat de la cristallisation de sels minéraux et d’acides présents en trop forte concentration dans l’urine. Ils sont dus le plus souvent à une consommation trop faible d’eau, ce qui diminue le volume d’urine, concentre les particules et favorise la cristallisation. Une alimentation déséquilibrée, trop riche en sucres ou en protéines, peut également augmenter le risque de calcul rénal. Ainsi que la prise de certains médicaments, comme les diurétiques ou les antiacides à base de calcium, par exemple.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE CALCULS  

  • La majorité des calculs (80%) sont à base de calcium et sont causés par la déshydratation, un apport excessif de vitamine D, certaines maladies et certains médicaments, des facteurs héréditaires ou une alimentation trop riche en oxalate de calcium
  • Les calculs à base de sels phospho-ammoniaco-magnésien représentent 20% des cas. Ils sont liés aux infections urinaires chroniques ou à répétition d’origine bactérienne et sont plus fréquents chez les femmes. 
  • Certains calculs sont à base d’acide urique (5 à 10 %) et sont dus à une concentration anormalement élevée d’acide urique dans l’urine. 
  • D’autres, beaucoup plus rares, à base de cystine, un acide aminé produit par les reins en quantité excessive, suite d’une anomalie génétique.

Fréquence approximative des différents types de calculs

Nature chimique Fréquence
Oxalate de phosphate de calcium 30 % à 40 %
Oxalate de calcium 26 %
Phosphate de calcium 7 %
Acide urique 5 % à 15 %
Cystine 1 %
Sel phospho-ammoniaco magnésien 20 %