QUESTIONS-REPONSES
Mes patients me posent souvent les mêmes questions : je pense que ce sont celles qui préoccupent toute personne souffrant de calculs rénaux. Je voudrais que mes réponses les rassurent et leur donnent les explications qu’ils attendent, simples et précises
Docteur qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
En fait rien. Le plus souvent la fabrication d’un calcul implique des facteurs favorisant en excès et des facteurs protecteurs en déficit. Mais ce n’est pas une régle. On peut boire parfaitement et avoir une diurése très efficace tout en faisant des calcul. Inversement des personnes qui boivent très peu ne feront jamais de calcul. Une des explications pourrait être qu’il existe dans les urines des facteurs protecteurs qui chez certaines personnes sont en déficit de naissance.
La lithotritie est-elle toujours possible ?
Oui et non. Oui quand le calcul est visible et qu’il est d’une taille suffisante. Non quand il y a une complication en cours ou que le calcul n’est pas accessible au moyen d’imagerie. En effet les calculs, pour être atteints efficacement par les ultrasons, doivent être repérés très précisément à l’échographie ou à la radiographie. Tous les calculs, notamment dans leur trajet urétéral, ne sont pas visibles par les moyens d’investigation classiques.
Quel est le degré d’urgence d’intervention une fois le calcul diagnostiqué et repéré ?
La prise en charge des patients présentant un calcul se fait au cas par cas. Un petit calcul rénal peut ne nécessiter qu’une simple surveillance. En revanche ce même calcul rénal chez un pilote de ligne pourra constituer un risque dans sa profession et il vaudra mieux le traiter.
Ainsi, la prise en charge se discute différemment selon que vous résidez en centre-ville à proximité d’un établissement hospitalier ou si vous prévoyez de partir faire un Safari au Kenya ! Effectivement, prendre le risque de partir avec un calcul n’est pas prudent si vous vous rendez dans un endroit où l’accès à un médecin est plus difficile.
Est-ce que le régime sert vraiment à quelque chose ?
Oui et le régime est vraiment fondamental pour la suite. Car même s'il n'évite pas la formation d'un nouveau calcul à tous les coups, il peut en réduire la taille et ainsi permettre une prise en charge tout à fait différente. Effectivement un calcul assez petit pour être évacué naturellement sera traité avec des médicaments antidouleurs et on pourra ainsi éviter une lithotritie ou une uréteroscopie
Pourquoi la lithotritie se pratique-t-elle sous anesthésie ?
Pour éviter que le patient ne bouge ! En effet la précision du «tir» lors d'une lithotritie est fondamentale. A 1 cm de la cible, on perd 50 % de l'énergie appliquée au calcul et on diminue d'autant plus les chances de fragmentation. Je vous rappelle que la lithotritie n'est pas efficace sur tous les types de calcul ni sur toutes les localisations. Les ondes de choc générant une certaine douleur au niveau cutané et musculaire, le patient sur la table a une tendance spontanée à ne pas rester en position fixe et cela entraîne une plus mauvaise précision du tir.